Château de Birazel producteur de vins rouge et blanc Bordeaux Sud Gironde Domaine viticole familial à Saint-Hilaire-de-la-Noaille

Entretien avec Paul Boeckx

Paul Boeckx, vous êtes à la tête de la société civile d’exploitation agricole Château de Birazel, que vous avez créée en famille sur le domaine de Saint-Hilaire-de-la-Noaille en 2017. D’où venez vous ?

Je viens de Belgique, plus précisément d’un petit village de la province d’Anvers entre les villes de Louvain et Anvers. J’ai vécu en Belgique dans les villes de Malines et Lier pour mes études. J’ai commencé ma carrière professionnelle dans la grande distribution à Bruxelles.

Le vin est un produit admiré en Belgique et dans la grande distribution, même si les Belges ont une grande tradition de la bière. Souvent, à l’étranger, nous faisions partie des cercles francophones et nous étions invités à divers événements bien arrosés en bons vins français.

Vous avez beaucoup voyagé. Quand avez-vous découvert la France, dans quelles circonstances et pourquoi l’avoir choisie ?

Nous avons découvert la France en 1982, jeunes fiancés, quand nous nous sommes rendus à Paris pour la première fois. Ensuite nous avons fait un petit tour de France et notamment visité la région de Bordeaux. Une de mes nièces habite près de Tarbes depuis plus de 30 ans maintenant. Elle faisait la saison touristique à Lourdes ; un été, elle a rencontré quelqu’un de la région et elle n’est plus repartie. Nous lui avons rendu visite plusieurs fois, par exemple quand nous descendions en Espagne, et nous avons pu discuter de la qualité de vie en France. Cela nous faisait déjà un encrage dans le pays.

Nous avions passé 25 ans à l’étranger en changeant de résidence tous les trois ans. Nous avons aussi beaucoup voyagé pour le plaisir. Voyant l’âge de la retraite approcher, nous avons eu envie de vivre ailleurs qu’en Belgique, dans un endroit plus chaud et chaleureux, mais pas trop loin de la famille européenne. Nous sommes allés deux fois en Italie, en Toscane, près de Pise et de Sienne. Ensuite nous avons fait deux ou trois voyages en Espagne, autour de Madrid, jusqu’à Séville. En France, après les régions d’Aix-en-Provence et de Mulhouse, nous avons passé une semaine dans la région de Bordeaux. Quand nous sommes arrivés au domaine avec les agents immobiliers, il pleuvait, il faisait sombre et triste comme en hiver et pour couronner le tout le château avait été cambriolé. Les lieux étaient à l’abandon depuis 15 ans, il y avait de la broussaille partout et des clés éparpillées par terre. Les agents ont passé une heure à prendre des photos pour le propriétaire et les assurances, du coup avec ma femme nous étions livrés à nous-mêmes. L’endroit nous a beaucoup plu, mais la bâtisse n’était pas en bon état. Il y avait autant de boulot que de potentiel.

Le français étant une langue officielle en Belgique, tout était plus simple, il y avait beaucoup d’avantages à investir ici. Alors nous avons créé la société. Une fois le domaine acheté, nous avons lancé les travaux, toujours de loin puisqu’à ce moment-là nous emménagions en Malaisie, dans l’idée d’y séjourner jusqu’à ce que le domaine soit prêt à nous accueillir. Je faisais des navettes à Bordeaux, nous fonctionnions par téléphone et par courrier et nous passions 15 jours au domaine deux ou trois fois par an pour contrôler les travaux. Fin 2019, nous nous sommes rendus compte que c’était trop compliqué et nous avons déménagé ici pour être sur place et pouvoir tout surveiller plus efficacement.

Château de Birazel producteur de vins rouge et blanc Bordeaux Sud Gironde Domaine viticole familial à Saint-Hilaire-de-la-Noaille

 

Quelle est votre spécialité professionnelle ?

La finance. J’ai eu un parcours bizarre, puisque j’ai commencé par une licence de maths, avant d’entrer dans la grande distribution comme commercial. J’étais fort en chiffres, alors la maison mère m’a engagé pour contrôler la rentabilité des succursales. J’ai pris des cours de finance et de comptabilité pour me spécialiser dans ce domaine-là et j’ai vite compris comment cela marchait. Il est bien plus facile de surveiller les ventes quand on est sur le terrain. C’était mon monde, alors que c’était un autre monde pour le siège. L’important, ce sont les résultats. Il faut savoir mettre la pression ou être patient selon les circonstances. Connaître la base, c’est très important pour trouver les bonnes solutions aux problèmes. L’acheteur décide ce qui doit être vendu mais ne sait pas vendre, par exemple ; et cela crée malentendus et perte de temps. La société pour laquelle je travaillais a été rachetée par Carrefour et je me suis fait engager par une brasserie internationale en Belgique qui cherchait des personnes pour partir à l’étranger. J’ai passé six mois dans la maison mère et trois mois dans les succursales, puis j’ai enchaîné les missions de gestion de crise en Europe centrale en tant que directeur financier pour réorienter les pratiques, puis décider de continuer ou de fermer : de la Roumanie, nous sommes ensuite partis en Chine, en Russie, en Inde, puis nous nous sommes posés en Malaisie pour réfléchir à la suite. Il faut savoir quand prendre le virage, quand ralentir et quand accélérer.

Vous avez eu plusieurs vies. Quelles ambitions ont dirigé vos choix professionnels ?

Chercher des expériences uniques et valorisantes pour moi et ma famille. Nous avons toujours voulu donner à nos enfants une expérience qui ne s’achète pas. Ils n’ont pas toujours aimé cela, ce n’est pas facile de changer d’endroit tous les trois ans. Nous avons compensé en invitant les grands-parents deux à quatre semaines par an et aussi en envoyant les enfants passer les vacances chez eux en Belgique. Quand les enfants ont eu 25 ans, ils ont apprécié le bagage qu’ils avaient acquis. L’aîné parle cinq langues. Ils sont plus ouverts à des idées différentes. Ils savent que ce n’est pas parce qu’on ne comprend pas que ce n’est pas bon.

Quelles ont été vos priorités lorsque vous avez changé de secteur ?

J’ai changé de secteur pour rester à l’étranger et découvrir d’autres continents et cultures. Je suis passé de la grande distribution à la bière, mais je suis resté dans la finance. L’avantage des grandes sociétés, c’est qu’on peut s’y épanouir en restant dans le même sous-secteur. Dans mon parcours, j’ai touché au commercial mais aussi à la production, à la gestion de projet, en suivant les consignes de la maison mère.

Aviez-vous une histoire particulière avec le vin ?

Le vin est un produit admiré en Belgique et dans la grande distribution, même si les Belges ont une grande tradition de la bière. Souvent, à l’étranger, nous faisions partie des cercles francophones et nous étions invités à divers événements bien arrosés en bons vins français.

Le Château de Birazel est un projet familial… Comment combinez-vous vie privée et professionnelle ?

Notre société est familiale et même si souvent la partie professionnelle est dominante, nous bloquons aussi des moments pour la famille. Avec mon épouse, nous travaillions tous les deux à plein temps. Nous essayons de trouver le bon équilibre. Mon épouse aimerait beaucoup utiliser la salle de vente située à l’entrée des caves du château pour ouvrir un petit café, un salon de thé, accueillir du monde. Mon fils aîné, qui a participé au démarrage du projet, va nous rejoindre dans l’avenir pour prendre en main le marketing et le suivi des ventes, développer notre visibilité grâce aux réseaux sociaux, à l’événementiel, etc.

De quel avenir rêvez-vous pour le Château ?

Notre but est d’être reconnu dans le monde du vin comme un producteur de vins de haute qualité. Notre ambition est de créer une gamme de vins qualitatifs, rouges et blancs, qui se différencient par leur profil. Dans le futur nous aimerions, au-delà du vin, offrir d’autres produits de notre propre production comme le miel, la lavande, les truffes, les olives etc.

Entretien réalisé par Alice Pétillot

1 Commentaire

  1. Suzanna Verhaert

    Dag Paul en Nicole

    Mooi intervieuw! Altijd leuk om wat meer info te lezen van familie die in het buitenland woont en werkt Zeer interessant. Veel succes met jullie project.
    Groeten uit Herentals

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